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Les filles du chalet

by R41ÑB0W TR4$H

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J’m’en étais faite des scénarios de fin du monde, c’est ça ma job. Pleins. Des ruines. Chaque fois unique, la fin du monde. J’avais presque pensé à toute. Ah, même les pandémies, j’y ai pensé. Mais ça… Ça, j’y avais jamais pensé. Qu’on s’ramasserait toute tu-seul. Chacun d’notre bord. Dans nos cuisines. Quand j’t’ais p’tite, j’faisais du pain avec ma mère. J’ai tout le temps fait du pain. Mais là, vous êtes pu là, y a pu personne. J’ai pas l’temps d’faire du pain, c’pas l’temps. L’État y est dans ma cuisine. Mon cauchemar. J’t’assis à ma table. Je r’garde la fin du monde par ma fenêtre. 13 mars. Dans l’air qu’on respire, le mal avec un Grand C. On respire toute le même air, le même avenir. L’État annonce aujourd’hui la fermeture des écoles. J’pense à eux autres. J’suffoque déjà. Tous ces enfants pis ces adolescents qui, comme moi quand j’tais p’tite, détestent les fins d’semaine, les tempêtes de neige, pis les vacances scolaires. J’suffoque déjà, parce que l’école c’t’encore ben rien qu’le seul lieu en c’bas monde où on peut se sentir en sécurité. Où on peut r’prendre son souffle. Pis des fois c’est ben même la seule place où c’qu’on peut manger sans être témoin ou victime de violence toué jours. La quarantaine à deux vitesses : repos et loisirs pour les uns, précarité, risque sanitaire et question de vies ET d’morts pour les autres. 26 mars. Toutes les frontières de tous les États du monde ferment une à une. Les Banques centrales du monde entier ramènent les taux d’intérêt à zéro. Les avions sont toute cloués au sol. Faut pu qu’on bouge. Personne. Nos voisins du sud commencent à vider les prisons. Y tirent la plogue. Laisser crever les populations carcérales dins rues avec des millions d’autres marginalisées pis racisées. Le tri des vies est commencé. Des vies qui comptent pas, des vies qui valent rien su l’Dow Jones. Dans le monde entier, les entreprises pis les commerces ferment. Les travailleurs autonomes y perdent toute leurs contrats. On peut même pu utiliser d’l’argent cash. En quelques jours, on compte au Canada un million de demandes de chômage. L’Québec s’réveille à matin avec un prix du gaz 75 cents le litre. « Le gaz à ce prix-là, mon Dieu c’est peut-être ben plus grave qu’on pense c’te pandémie-là! » 1 millions de ménages su l’chômage… Pèse su’ l’piton Manon. Après mon char pis moé, le déluge. Maudite culture de gaz. La ride va être longue. 1er mai. Ça fait juste que’ques semaines… On dirait qu’ça fait une éternité. Temporalité d’pandémie. Pis une p’tite dame à matin qui s’plaint du relâchement dans les ruelles de Montréal… ça joue ensemble qu’a dit, ces p’tits minous-là, pis y’a pas pantoute deux mètres de distance. Ma pauvre p’tite dame, qu’est-ce que vous croyez? Quand un État se relâche pis dit au monde que toute va ben aller, pis qui vont devoir r’tourner dins Shops pis dins Écoles, vous voudriez qu’le monde fasse quoi? Qui continuent à prendre les affaires au sérieux? C’est bien ça le drame de c’t’État ma p’tite dame. Capitaliser non pas sur l’intelligence de chacun mais sur l’imbécilité de l’ensemble. Pour que tout le monde s’dise après la fin du monde : « l’État y a ben essayé LUI de nous protéger, mais SI ON CRÈVE c’est d’la faute des préposés qui s’lavent pas les mains comme du monde, pis des ti-culs qui jouent dins ruelles. » 6 mai. Pendant qu’y a du monde qui crèvent à Montréal-Nord, à NDG pis à Parc Ex, en passant par Hochelag, pendant qu’y a des femmes pis des enfants qui s’font tabasser depuis huit semaines sans pouvoir r’prendre leur souffle, l’Québec se pose une question : Quand est-ce qu’on va pouvoir ouvrir nos terrains de golf? Hot dog Nation. Gouvernement d’cassse-croûte. 11 mai. On apprend qu’sul« palmarès » international du taux de mortalité au quotidien, le Québec arrive 7e au monde. Le 7e ciel, toé. « In heaven, everything is fine ». «Le Québec va trop vite », qu’on dit. Un problème de rythme? Hum, j’pense c’est plus grave. Devant l’mal avec un Grand C qui circule dans l’air qu’on respire, l’problème du Québec c’est de continuer à s’prendre pour Dieu. Orgueil pis manque d’humilité devant la nature, c’est ça qui va toute nous tuer. 12 mai. À matin, j’aurais rêvé de me faire servir deux œufs, bacon, pain blanc au tit casse-croûte de mon Hood. Pis après, passer dire bonjour à gang d’Refuge avant d’aller m’commander deux doubles au Café coin Papineau/Ste-Cath. Passer dire bonjour. Juste ça. M’faire « servir» par les p’tits commerçants de mon Hood. Toute ça en payant CASH pis en serrant des mains. Wild de même. Vous me manquez tellement. 13 mai. Les données dans le monde entier montrent que les hommes sont PARTOUT surreprésentés dans les cas infectés pis les taux de mortalité. Sauf icitte au Québec. Sauf icitte. Tony. Oui, oui. C’ta toé j’parle, Tony : On dit souvent que si les femmes s’arrêtent, les masques tombent. Mais la vérité, c’est qu’si les femmes s’arrêtent icitte au Québec, c’est pas yin qu’les masques qui tombent, c’est toute qui s’effondre. Mets ça dans ta pipe, Tony. 15 mai, c’t’aujourd’hui ça. Va ben falloir réapprendre à s’raconter collectivement, parce que l’histoire qu’on est en train d’vivre, on va vouloir nous la raconter toute tout-croche. On va vouloir nous la rentrer dans gorge de force, pis on va vouloir qu’a goutte bon. Qu’a goutte le sucre. Mais la vérité c’est que d’l’autre bord d’la courbe, quand on va toute finir par sortir de nos cuisines, y va y avoir des absents. Trente ans de mépris pis d’dépossession. Des absents. Va falloir être ben nombreux pis ben nombreuses à se souvenir pour leur rendre justice. Parce que l’État lui y dira ben c’qui voudra, mais y en a yin qu’un monde. Un seul monde. Pis c’est celui qu’on habite. La Grande Maison America. C’est nous autres, ça. Y’a pas de héros ici d’dans. Juste des milliers et milliers de petits gestes quotidiens posés par du monde ben ordinaire. Du monde qui prennent soin les uns les autres, du monde qui attendent pas que l’État leur dise quoi faire pour s’mettre un masque dans face. Moi aussi j’ai hâte de t’frencher. Quand la fin du monde sera finie, Call me. En attendant. Unfuck toute. We can do this. We have to.
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Oscill8rix 06:24
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El patriarcado es un juez que nos juzga por nacer, y nuestro castigo es la violencia que no ves. El patriarcado es un juez que nos juzga por nacer, y nuestro castigo es la violencia que ya ves. Es femicidio. Impunidad para mi asesino. Es la desaparición. Es la violación. Y la culpa no era mía, ni dónde estaba ni cómo vestía. Y la culpa no era mía, ni dónde estaba ni cómo vestía. Y la culpa no era mía, ni dónde estaba ni cómo vestía. Y la culpa no era mía, ni dónde estaba ni cómo vestía. El violador eras tú. El violador eres tú. Son los pacos, los jueces, el Estado, el Presidente. El Estado opresor es un macho violador. El Estado opresor es un macho violador. El Estado opresor es un macho violador. El Estado opresor es un macho violador. El violador eras tú. El violador eres tú. Duerme tranquila, niña inocente, sin preocuparte del bandolero, que por tu sueño dulce y sonriente vela tu amante carabinero. El Estado opresor es un macho violador. El Estado opresor es un macho violador. El Estado opresor es un macho violador. El Estado opresor es un macho violador. El violador eres tú. El violador eres tú. El violador eres tú. El violador eres tú. Letra por La Tesis, Colectiva de artistxs de Chile

about

Cet album rendra inconfortable même celles et ceux qui l'apprécient. C'est un album qui, comme nous, peine à exister et respire difficilement. Il sonne faux, griche, te crispe jusqu'au tripes.

This album will make uncomfortable even those who appreciate it. Like ourselves, it has a hard time living and breathing. It is off key, glitchy, and it cringes up your insides.

Envoye au chalet! Lette's go!

credits

released August 15, 2020

Toutes les chansons sur cet album ont été composées par R41ÑB0W TR4$H, sauf:
All songs on this album composed and written by R41ÑB0W TR4$H, except:

Ave Maria - Musique / music, Méditations de Bach-Gounod
Hot Dog Nation - Paroles / lyrics, Jade Bourdages (2020)
MacPherson - Paroles et musique / lyrics and music, Félix Leclerc (1948)
Un violador en tu camino - Paroles / lyrics, La Tesis (Chile, 2019)

Enregistrement, mixage et mastering par Rainbow Trash Records.
Recording, mixing, and mastering by Rainbow Trash Records.

Pochette par / artwork by Chema Padilla.

MacPherson est dédiée à / is dedicated to Martine Chartrand.

Merci! Thank you!
Maxime Robin, Éric Falardeau, Jade Bourdages, Chema Padilla, Martine Chartrand, Cyanide Dansen, Cass Cuttlefish, Eve Turnbull, Beatrice Haro, Lucija Ahmetovic, Triheart, Maia Koenig, Paul Aupetitgendre, Híbridas y Quimeras, Chiptunes 4 Autism, A Bit of Chiptune, Once Super Portable, Sandro Forte, Aleks Schürmer.

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R41ÑB0W TR4$H Montreal, Québec

Montreal-based sound designer, scavenger and modder of obsolete toys, games, musical instruments, oscillating between chip music and noise, blending waves from the Theremin and the Nintendo Game Boy with circuit-bent instruments, synthesizers, and organic sounds. ... more

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